Qu'est-ce que sont les microbilles de plastique ? Quelle est leur utilité ? Quels sont leurs impacts sur la vie aquatique ?
Depuis une vingtaine d’années, les microbilles de plastique ont fait leur apparition dans les cosmétiques. Elles sont fabriquées à base de polyéthylène même composant que pour la fabrication des sacs plastique, en résumé du pétrole. Extrêmement petites, 1 millimètres de diamètre ou moins, elles peuvent constituer jusqu’à 10 % du volume de certains produits.
Mais à quoi servent-elles ?
Elles remplacent les substances naturelles comme le sel, le sucre ou encore la pierre ponce dans les produits cosmétiques aux propriétés exfoliantes : gommage pour le corps, dentifrice… Elles sont également utilisées pour rendre les cosmétiques tels que les crèmes, les gels douche et les savons plus fluides et doux, ainsi que certain produits d’entretien.
Fabriquées à base de pétrole, elles constituent une pollution aquatique à part entière.
Leur minuscule taille leur permet de passer au travers des filtres des stations d’épuration, se retrouvant ainsi dans les milieux aquatiques. Une fois dans les cours d’eau, les lacs et à terme l’Océan, le plastique va fixer les polluants chimiques comme les pesticides ou les hydrocarbures. Elles viennent alors intoxiquer le microplancton, les poissons et les crustacés qui les ingèrent. Selon une étude publiée dans la revue Archives of Environmental Contamination and Toxicology : « un petit saumon de Colombie Britannique, pourrait en ingurgiter de deux à sept par jour. »
Les espèces dites « filtrantes », comme les moules par exemple, absorbent les microbilles en filtrant l’eau pour se nourrir. D’après une étude menée par un toxicologue belge : chaque gramme de chair de moule contient en moyenne une particule de plastique.
Tout d’abord, il faut se renseigner sur la composition des produits que l’on achète. Si dans la liste de composition du produit les mots polyéthylène, polypropylène ou encore polycarbonate apparaissent, le produit contient des microbilles. Depuis octobre 2013, il existe une application mobile « Beat the Microbead » lancée par deux associations néerlandaises : Plastic Soup et The North Sea Foundation. L’application permet de scanner le code barre du produit et de savoir si il contient ou non des microbilles de plastique, il fournit aussi des informations supplémentaires sur le producteur :
- Rouge : le produit contient des microbilles.
- Orange : le produit contient des microbilles, mais le producteur souhaite les retirer de son produit, ou les remplacer dans un futur proche.
- Vert : le produit n’en contient pas.
Les entreprises peuvent remplacer les microbilles par des produits naturels et biodégradables : noyaux d’abricot, coques de fruits (noix, amande, noisette…).
Certaines entreprises ont déjà pris l’initiative de ne plus utiliser de microbilles de plastique dans leurs produits, intégrant un mouvement appelé la « Slow cosmétique ». La « Slow cosmétique » se défini comme une cosmétique intelligente, responsable, écologique et humaine. Il est donc d’ores et déjà possible de trouver des produits cosmétiques naturel et respectueux de l’environnement.
Il existe également de nombreuses recettes de cosmétique à faire soi-même, naturelles et peu coûteuses.
Gommage corps : marc de café – huile d’olive ou de coco /argan / avocat …
Gommage visage : sucre roux – miel – citron
En France, suite à la Loi Biodiversité, mars 2016, les microbilles de plastique devraient être interdites dans la composition des cosmétiques à compter de janvier 2018. Laissant ainsi le temps aux entreprises de trouver des alternatives.
En décembre 2015, le président des Etats-Unis, Barack Obama, a signé l’interdiction des microbilles de plastiques dans les produits « cosmétiques à rincer », avec comme date buttoir juillet 2018.
Au Canada, certains Etats les ont déjà interdits et le gouvernement souhaite créer un règlement interdisant les microbilles de plastique. En Europe, la Belgique, les Pays-Bas, la Suède le Luxembourg et l'Autriche vont eux aussi vers une interdiction progressive.