Qualité de l'eau : les eaux de baignade

En France, le suivi de la qualité des eaux de baignade est encadré par une directive européenne. L’objectif de la réglementation mise en place en Europe est d’obtenir des eaux de bonne qualité en vue de préserver la santé des baigneurs et usagers de la mer.  Des prélèvements sont effectués de juin à septembre par les ARS (Agences Régionales de Santé) ou des laboratoires et permettent de classer les zones de baignade en fonction de leur qualité. Il est donc important que les eaux de baignade soient de bonne qualité afin de garantir une attractivité pour le territoire.   

Afin d’établir le classement de chaque plage et d’informer les usagers du littoral sur la qualité de l’eau, les prélèvements doivent obligatoirement être effectués au minimum 4 fois durant la saison estivale. Toutefois, dans certaines régions comme les Pyrénées-Atlantiques des prélèvements hebdomadaires sont réalisés. Ils visent à détecter la présence de deux bactéries : Escherichia coli et entérocoques intestinaux, qui constituent les principaux indicateurs de pollution bactériologique de l’eau. Si une de ces deux bactéries est détectée en trop grande quantité, la baignade est alors interdite pour préserver la santé des baigneurs. En effet, les pollutions bactériologiques peuvent entraîner des réactions cutanées, des problèmes ORL et digestifs. 

Fig.2 Interdiction de baignade à la Grande Plage / Surfing Biarritz

Le littoral basque a construit son image sur les sports nautiques et plus particulièrement sur la pratique du surf. Contrairement à la baignade, les sports nautiques se pratiquent tout au long de l’année sur des spots généralement différents. Pourtant, les prélèvements prévus par la Loi ne sont pas effectués en dehors de la période estivale, et concernent uniquement les zones de baignade. 

Fig.3 Côte des Basques Biarritz / Surfing Biarritz 

Afin de pallier à ce problème Surfrider Foundation Europe effectue des prélèvements complémentaires  tout au long de l’année sur les zones d'activités nautiques basques, bretonnes et méditerranéennes. Ces mesures permettent d'informer régulièrement (deux fois par mois) les usagers sur la qualité de l'eau dans laquelle ils évoluent et de mettre en évidence les problèmes de pollution de l'eau éventuellement présents. 

Plusieurs facteurs font de la côte basque un environnement particulièrement sensible aux pollutions.

- Une forte urbanisation littorale et un afflux touristique important

Le littoral basque est très attractif pendant la période estivale. A titre d’exemple, Biarritz voit sa population passer de 25 000 à 110 000 habitants. Cet afflux touristique entraîne une augmentation considérable du volume d'eau à traiter. 

- Des infrastructures de traitement des eaux non adaptées durant la période estivale

Le territoire basque est enclin à de fortes intempéries : entre 140 et 150 jours de pluie par an en moyenne, et de forts épisodes orageux. Lorsque un réseau d'assainissement est unitaire, c’est-à-dire que les eaux de pluies et les eaux usées sont collectées dans les mêmes canalisations, le volume d'eau à traiter par les stations d'épuration est plus important. Leur capacité de stockage étant souvent limitée, il existe des déversoirs d'orage permettant de stocker l'eau excédentaire.

- Plusieurs conséquences

Lorsque les volumes d’eau à traiter dépassent les capacités de traitement et de stockage du réseau, ils sont alors évacués via des déversoirs d’orage dans le milieu naturel (Océan et rivières) afin de ne pas endommager les canalisations qui pourraient rompre en cas de surcharge. C’est suite à ces déversements occasionnels que les zones de baignade peuvent être fermées. Ces mesures s'appliquent afin d'éviter tout risque sanitaire pour les usagers.

Fig.6 Le fonctionnement du déversoir / Surfrider Foundation Europe