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Microplastique : Tout ce qu'il faut savoir

Primaire Déchets Aquatiques 15 mins

Tout ce qu'il faut savoir sur les Microplastiques : Origine, impact et solutions.

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Introduction

Ils sont présents dans l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons et les poissons que nous mangeons. Ces minuscules particules de plastique, de moins de 5 mm, constituent une source de pollution préoccupante à la fois pour l’environnement, la biodiversité et la santé humaine.

On les retrouve en effet dans les lieux les plus reculés de la planète comme la banquise et les glaciers, et jusque dans les poils des abeilles... D’où viennent les microplastiques? Quelles sont les principales sources de pollution ? Et les alternatives pour les faire disparaître de notre environnement ? Peut-on s’en passer pour de bon ? Zoom sur cette source de pollution discrète mais problématique.


Que sont les microplastiques ?

Par opposition à la pollution macroplastique, qui englobe les déchets en plastique plus volumineux tels que les bouteilles d’eau, les pailles etc., (lire notre cours sur la pollution plastique), la pollution microplastique est souvent invisible à l’œil nu. Il s’agit de particules de plastique dont la taille est comprise entre quelques centaines de nanomètres et 5 mm. Du fait de leur origine, on distingue deux types de microplastiques (rapport UICN, 2017) :

  • Primaires : ceux qui se retrouvent directement et sous leur forme initiale dans l’environnement, du fait de leur présence dans les matières synthétiques de nos vêtements ou dans certains cosmétiques (lire notre cours sur les microbilles plastique) ;
  • Secondaires : ils sont issus de la dégradation ou de la transformation d’objets plastique de plus grande taille. Suite à une exposition au soleil, à leur immersion dans l’eau ou encore face aux intempéries, ces déchets se fragmentent et se dispersent dans l’environnement.


Pourquoi utilise-t-on des microplastiques ?

Tout simplement par commodité. Les industriels et fabricants apprécient le plastique du fait de son faible coût, de sa résistance dans le temps ou encore de sa capacité de transformation qui le rend adaptable dans de multiples situations. Les matières plastiques couvrent une gamme très étendue de matériaux polymères (ensembles constitués de plusieurs macromolécules).

Chaque polymère est doté de caractéristiques spécifiques qui vont convenir à différentes applications industrielles. Exemple : le polypropylène est un polymère souvent utilisé pour les emballages alimentaires en raison de sa résistance à la graisse.

Le plastique à l’état de nanoparticule a également pénétré de très nombreux éléments de la vie quotidienne. Si l’exemple le plus connu du public se situe dans notre salle-de-bain avec les microbilles des lotions exfoliantes pour la peau, on l’utilise également dans les crèmes pour obtenir une texture douce et « glissante ». Ces propriétés ont longtemps fait de cet « ingrédient » douteux l’allié des grandes marques de la cosmétique conventionnelle.

Heureusement, en France et dans d’autres pays comme les États-Unis, l’ajout de microbilles dans ces produits est désormais interdit. Mais on trouve également des microplastiques primaires dans les détergents, où ils servent à encapsuler des fragrances, dans les peintures et les encres, les matériaux de construction ou encore les pelouses artificielles. Ces derniers sont généralement regroupés dans une catégorie que l’on appelle « poussières urbaines ».

En quoi sont-ils nocifs ?

Une fois dans l’environnement, les microplastiques ne se bio-dégradent pas. Ils s’accumulent dans les animaux, y compris les poissons et les coquillages, et sont donc également consommés par les humains. Des microplastiques ont été trouvés dans les écosystèmes marins, d’eau douce et terrestres ainsi que dans les aliments et l’eau potable. Une récente étude menée par des scientifiques Danois, a même démontré que les abeilles mellifères peuvent transporter jusqu’à 13 polymères dans les poils qui recouvrent leurs pattes et leur corps. Cette pollution diffuse contribue à la pollution permanente de nos écosystèmes et de nos chaînes alimentaires.

En effet, l’exposition aux microplastiques dans le cadre d’études en laboratoire a entraîné un grand nombre d’effets négatifs sur les organismes vivants. Aussi, en raison de craintes pour l’environnement et la santé humaine, plusieurs États membres de l’Union européenne ont adopté ou proposé des interdictions nationales relatives à l’utilisation intentionnelle de microplastiques dans certains produits de consommation. D’où viennent-ils ?

D’après le dernier rapport de l’UICN sur les microplastiques, l’utilisation de véhicules et le lavage du linge pourraient contribuer davantage à la pollution par le plastique que la mauvaise gestion de nos déchets. Ainsi, le rejet de microplastiques primaires dans l’environnement est directement lié à nos habitudes de consommation et à nos modes de vie terrestres, et non pas aux activités maritimes. Ceux qui se retrouvent dans nos océans ont plusieurs origines, que l’on classera ici par ordre d’importance (rapport UICN, 2017) :


- Les textiles synthétiques représentent la première source de déchets microplastiques primaires présents dans les océans (35 %). En effet, les lavages à hautes températures mais aussi le simple frottement des vêtements entre eux à l’intérieur de la machine à laver libèrent ces fibres de plastique, qui se retrouvent dans les eaux usées (Browne et al., 2011).

- Les pneus : l’abrasion (ou détérioration) des pneus sur les routes est la deuxième source principale d’émission de microplastiques primaires (28 %) ;

- Les peintures marines : appréciées pour leurs propriétés anti-corrosives ou anti-salissures, ces peintures intègrent en général du plastique comme le polyuréthane, l’époxy ainsi que des vinyles ou des laques (OECD, Series on emissions documents, 2009). Quand les bateaux commerciaux ou de plaisance sont construits ou entretenus, elles en libèrent dans l’environnement.

- Les produits d’hygiène : les emballages de ces articles sont une source évidente de microplastiques de type secondaire. Mais aussi leur contenu, en raison de l’utilisation des microbilles dans de nombreux pays. À l’échelle mondiale, de nombreuses crèmes, déodorants ou encore dentifrices contiennent encore ces particules de plastiques.

Ainsi, plus de 500 types de polymères sont présents dans les cosmétiques et autres produits de soins.

- Les poussières urbaines : elles recouvrent les particules de plastique issues de l’usure de matériaux présents en ville et transportés par le vent ou le ruissellement des eaux de pluie (semelles de chaussures, marquage au sol, dégradation d’habitations, produits détergents, etc.).

Une responsabilité planétaire partagée

Chaque région du globe a sa part de responsabilité, selon le développement de son économie et de sa démographie. D’après l’UICN, à l’échelle mondiale, les principaux émetteurs de microplastiques primaires (sans compter les poussières urbaines) sont : les textiles en Inde et Asie du Sud (15,9 % des rejets mondiaux), les pneus en Amérique du Nord (11,5 %), les textiles en Chine (10,3 %) et les pneus en Europe et en Asie centrale (10,3 %).


Le parcours des microplastiques

Tous les microplastiques, qu’ils soient primaires ou secondaires, sont transportés dans l’océan par le ruissellement de l’eau sur les routes (66%), surtout en zone urbaine, par les systèmes de traitement des eaux usées (25%) et le vent (7%) (Thevenon et al., 2014). Une fois dans l’océan, ils vont alors couler ou flotter, à la faveur des courants marins.

Les plus légers, tels que le polypropylène utilisé dans les emballages alimentaires, flottent et s’accumulent dans les gyres, qui  se forment à la croisée de plusieurs courants océaniques, allant jusqu’à former ce que l’on appelle le  « 7eme continent de platique ». Les microplastiques les plus denses, tels que l’acrylique utilisé dans les peintures, se déposent au fond des océans. Or, c’est sur le plancher océanique que la plupart des espèces marines trouvent leurs ressources alimentaires.


Quelles sont les solutions ?

Modifier notre manière de consommer

On sait aujourd’hui qu’il est impossible de nettoyer les océans de ce fléau invisible. Afin de réduire les rejets de microplastiques dans l’environnement, notamment ceux qui sont issus de la dégradation des emballages plastique, il est nécessaire de revoir nos modes de consommation. En effet, on sait aujourd’hui en France, que seuls 14% des emballages en plastique sont triés. 10% sont véritablement recyclés. Réduire sa consommation de plastique au quotidien devient donc indispensable.

Par exemple, plutôt que de consommer des produits cosmétiques et d’entretiens issus de l’industrie, nous pouvons fabriquer les nôtres à partir de matières premières brutes ou de déchets alimentaires. Par exemple, utiliser du marc de café pour exfolier la peau. N’hésitez pas à consulter toutes nos recettes DIY : https://fr.oceancampus.eu/apprendre?theme=1

Faire évoluer les pratiques industrielles

Si la réduction des déchets en plastique mal pris en charge reste une priorité à l’échelle mondiale, il est nécessaire de trouver également des solutions au problème des rejets de microplastiques primaires. Il s’agit pour les différents États d’inciter leurs industriels à la suppression et au remplacement de ces particules dans certains produits de consommation courante. En Europe, les institutions et les Etats membres travaillent ainsi actuellement à l’interdiction de l’ensemble des microplastiques ajoutés intentionnellement.

Dans le domaine de l’industrie textile et de la mode, la prise de conscience s’effectue progressivement. Il s’agit pour les fabricants de vêtements et autres textiles de concevoir, par exemple, des textiles composés exclusivement de fibres naturelles telles que le lin, le chanvre, le coton… Ou encore de privilégier l’utilisation de fibres qui seraient suffisamment résistantes pour ne plus se disperser dans les eaux de lavage.

Il s’agit aussi, du côté des fabricants de machines à laver, d’améliorer les systèmes de filtrage. Bon à savoir : la France a été le premier pays au monde à légiférer en imposant d’équiper les machines à laver de filtres à microplastiques d’ici 2025. Concernant les rejets issus de l’usure des pneus, il s’agit pour les fabricants de concevoir des polymères de caoutchouc plus résistants à l’abrasion. Ou encore, pour les concepteurs de routes, de mettre au point des revêtements routiers moins abrasifs. Afin d’éviter la pollution par ruissellement, il est nécessaire d’assurer une collecte des eaux plus performante permettant une filtration des microplastiques.

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